Cela pourrait être une valse, une ronde, un tourbillon qui vous tourne la tête. Cela pourrait être les « quatre saisons » de Vivaldi. Mais c’est Mythène, une peinture qui se boit du regard jusqu’à la fin novembre au Mini-Mote de Magnanville.

Une quinzaine des toiles – essentiellement des nus – qui ont de quoi vous arracher les pieds de terre. Mouvement, forme et couleur : telle est la profession de foi de Mythène, un jeune peintre nouvellement Mantais dont le figuratif ne finit pas de suggérer.

Le pinceau chemine des formes rondes et douces, caresse les contours riches des femmes. Une vision de l’Eve comme elle se fait rare aujourd’hui ; avantageuse, gourmande et d’autant plus harmonieuse. Car c’est cela « les tripes » de Mythène, un tracé coulant et mouvant qui anime le modèle figé. Comme dans la « Danse », le balancement des hanches est imprimé par le plastique des corps que l’on sent presque sensibles et animés sous la peinture sèche.

Une conception de la peinture qui ne connaît pas la ligne droite, le statique, l’inanimé, et jette son dévolu sur la courbe folle, arabesque. Un mouvement dans la forme et dans la précision des couleurs qui soulignent pudiquement les anatomies. Les touches de rouge en effet double le rose pâle de la chair, mais elles sont parfois volontairement omises afin qu’on les devine, qu’on les suggère.

HP. 1981